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4 février 2011 5 04 /02 /février /2011 09:20

 

 

la gitane couv

 

Livia Paoli, jolie corse de 24 ans, poursuit ses études à Marseille afin de devenir détective privé. Alors qu'elle enquête sur  la disparition d'une jeune gitane, elle se retrouve confrontée à un milieu obscur et dangereux. Têtue et ambitieuse, tout la prédestine à aller au bout de ses intuitions. Mais sa nature fougueuse la conduit à prendre des risques inconsidérés qui la plongeront en plein cauchemar ! 

En parallèle, Dumè Leoni, restaurateur sur l'île de beauté, va devoir faire face à la dure réalité de la vie insulaire… 

Trouveront-ils chacun la force de surmonter les obstacles qui se dressent en travers de leurs chemins ? 

 

C'est le quatrième roman de Marie Olivier-Ziglioli qui aborde avec aisance les traditions gitanes et nous embarque dans son univers corse à travers une enquête riche en rebondissements. 

 

Vous retrouverez avec plaisir les personnages de LA FUITE et de LA BASCULE : Maud, Dumè, Eliane, Stella... pour de nouvelles aventures !


Où trouver le livre ?

Depuis le dépôt de bilan de l'éditrice, uniquement auprès de l'auteur.

Contact : ziglioli@hotmail.fr

 

 

Premiers commentaires :

 

On retrouve avec plaisir les personnages des précédents romans, notamment Maud : jeune femme attachante ne manquant pas de chien ! Ce roman nous entraîne dans une enquête comme seule la petitesse du monde nous entourant sait créer l’opportunité. En effet, la disparition des frontières, l’accueil de nouveaux venus sur notre sol, la générosité de nos concitoyens rend possible l’improbable aventure de « La gitane ».

 Le livre n’hésite pas à nous entraîner dans un monde peu connu du grand public : celui des gitans. Elle nous les livre tels qu’ils sont vraiment, généreux et fiers de leur culture, ouverts aux autres malgré quelque réserve que l’on comprend bien : gitan échaudé craint l’eau froide ! Elle plonge son lecteur dans l’univers pas vraiment reluisant des gens avides de pouvoir et d’argent facile, celui où se fourvoient parfois des notables en quête de frissons inavouables et, toujours à l’affût d’un peu plus de richesse. Ce roman se termine sur une petite larme du lecteur accompagné d’un grand frisson….

Marie olivier Ziglioli, signe là un nouveau roman qui ravira ceux et celles qui sont déjà ses lecteurs, mais aussi ceux qui ne la connaissent pas encore…

Jérôme CAYLA, Critique littéraire            link

 

 

J'ai fini "La Gitane" hier soir. Je ne peux que dire "lisez le" et j'autorise ceux qui seraient déçus à m'envoyer un message pour me le dire. J'avais deviné certains aspects de la conclusion sans avoir regardé plus avant dans le récit mais cela ne m'a pas empêché de finir ce roman captivé juqu'à la dernière page. 
Bravo, Marie!

Edmond (sur Facebook)

 

 

Marie j ai dévoré " la gitane"!!!!! Heureuse de retrouver tous les personnages que j adore!!! J aime les histoires de chacun qui s'entremêlent, le suspens mais aussi la façon que tu as de nous décrire tes personnages avec leurs qualités, leurs défauts, leurs failles. Ce que j adore c est qu au final on est libre d imaginer la suite mais j aime encore plus l idée que ce n est peut-être pas la fin !!!! ...

Sandrine (sur Facebook)

 

 

 

C'est avec un plaisir certain que j'ai retrouvé Livia, Maud, Doumé, dans ce 3ème opus qui peut se lire indépendamment des 2 premiers (mais quel plaisir d'avoir suivi la trilogie !). Une fois de plus, l'auteur déroule une intrigue très bien documentée et avec la fluidité d'écriture qu'on lui connaît. Les destins se croisent et la magie opère !
A noter, deux poèmes à l'intérieur de ce beau roman, deux pépites : Charles Baudelaire et Pablo Neruda

"Vis maintenant !
Risque-toi aujourd'hui !
Agis tout de suite!
Ne te laisse pas mourir lentement !
Ne te prive pas d'être heureux !"


Faites vous plaisir, découvrez Marie-Olivier Ziglioli et ses romans, laissez vous envahir par un sentiment de bonheur qui risque fort d''être contagieux à la lecture...

Sabine, blogueuse    link

 

 

Roman lu en une jrnée tant l'intrigue est prenante et les protagonistes attachants ♥

Je me suis régalée...

Clo B'o (Facebook)

 

... Ce que j'aime, c'est qu'on n'a jamais le temps de s'ennuyer dans la lecture, toujours non pas un mais plusieurs suspenses, des personnages captivants qu'on a toujours envie de suivre plus loin dans leurs aventures. Les histoires s'enchainent les unes aux autres, défilent... Par ailleurs, on est toujours en haleine, l'histoire ne se déroule souvent pas comme on s'y attend, tu finis toujours par me surprendre...
Le rendez-vous est pris pour le prochain !!... Merci pour ce délicieux moment de lecture.

Gwen Coelho (Facebook)



 


 

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18 mai 2010 2 18 /05 /mai /2010 20:59

 

 

Trilogie : 2e opus


La bascule couverture

 

 

 

Faut-il toujours se méfier de ce qui semble trop beau pour être vrai ?

À 23 ans Livia Paoli a tout pour être heureuse. Cette jolie Corse, étudiante en médecine à Paris, rencontre l’amour. Un bien joli destin qui va pourtant s’assombrir de manière tragique en prenant une tournure inattendue.
Une enquête policière débute, de multiples personnages vont alors se croiser au sein d’une intrigue captivante.

Des existences qui se mêlent… La vie avance et les cartes sont redistribuées… Comment sortiront-ils de cette tourmente ? 

Marie Olivier-Ziglioli excelle, ici encore, à tisser avec subtilité un scénario passionnant sur fond de paysages corses.

 

 

Vous retrouverez avec plaisir les personnages de LA FUITE : Maud, Dumè, Eliane, Stella... pour de nouvelles aventures !


 

Où trouver le livre ?

Depuis le dépôt de bilan de l'éditrice, uniquement auprès de l'auteur.

Contact : ziglioli@hotmail.fr

 





LES LECTEURS EN PARLENT :


Ca y est, j'ai fini la bascule!!!

Je l'ai adoré. On retrouve avec plaisir les personnages de "La fuite" (certains sont d'ailleurs incorrigibles...)
L'intrigue est très bien menée.
C'est un livre que l'on dévore d'une traite. Digne des grands...
Bravo Marie!!!

Bérengère

 

 

J'ai dévoré ton bouquin et j'ai adoré, tout comme le premier, si ce n'est plus. J'attends la suite. J'adore les personnages simples et complexes à la fois, attachants et qui nous semblent proches, on a l'impression de les connaître.

Merci

Sandrine


 

Et voilà ! Je l'avais dit, je n'aurai pas pu résister !!! J'ai fini la bascule !
Quel suspense ! Jusqu'au bout on est suspendu !!! Merci Marie pour cet agréable moment à te lire !
Bisous et bonne continuation pour la Gitane ! 
Gwen
PS : J'ai même appris des mots en corse mdr !


 

C'est un véritable plaisir que de commencer un roman et de ne plus vouloir s'arrêter. Après La FuiteLa Bascule est une subtile rencontre des mots et des sentiments. L'auteur nous plonge dans les aventures des protagonistes du 1er tome avec tact et finesse, créant la surprise là où l'on ne l'attendait pas. Avec toujours en toile de fond l'île de Beauté, ses paysages et habitants.

A dopu Marie : j'attends La Gitane, en juin 2011, avec impatience !

Sabine, Ma bibliothèque bleue

 

Voilà, j'ai terminé "La Bascule"... Je me suis efforcée de ne pas le lire d'une traite et j'attendais, patiemment, chaque soir afin de me plonger dedans. Quelle détente après ma double journée (travail + maman).

Par contre, il va falloir que tu changes qq chose :
- soit tu fais des livres plus gros
- soit tu publies plus souvent !!!!
Je veux bien que le temps passe vite mais attendre 2011 pour "La Gitane", je trouve ça trop trop trop long.
Bref, cela a encore été un réél bonheur, continue sur cette lancée.

Cécilia

 

Comme pour "La fuite", j'ai lu "La bascule" en deux jours, avec beaucoup de plaisir. Celui-ci est encore plus fort, avec un suspense délicieux jusqu'au bout ! Un régal. Merci.

Dominique (un homme !)




LA PRESSE EN PARLE :



LUSOJORNAL du 24/06/10

Clara TEIXEIRA


LusoJornal


PORTUGALMAG 07/10 :

Portugal mag-copie-1

 






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6 septembre 2009 7 06 /09 /septembre /2009 18:25



Eva de Baude est promise à un bel avenir au sein du milieu hippique. Élevée en Normandie dans un haras de galopeurs, elle choisit de devenir jockey à Chantilly.

Passionnée et ambitieuse, elle est dotée de toutes les qualités nécessaires pour réussir. Pour autant son sourire et son talent n’empêcheront pas les obstacles de se dresser sur sa route. La vie n’est pas une compétition… Eva devra en prendre conscience et faire des choix décisifs.

Un secret de famille, un drame et tout peut s’écrouler… La fatalité n’épargne personne. L’amour, l’espoir, et la tristesse vont alors s’entremêler et déclencher une véritable tornade dans le cœur d’Eva.




L'auteur signe ici son quatrième ouvrage et nous entraîne dans un univers particulier mais ô combien passionnant ! Elle nous emporte au coeur d'une intrigue haletante où se mélangent émotion et suspense...




 

Où trouver le livre ?

Depuis le dépôt de bilan de l'éditrice, uniquement auprès de l'auteur.

 

Contact : ziglioli@hotmail.fr

 





LES LECTEURS EN PARLENT :
 

Je viens de terminer "La rage de vaincre" et... j'ai aimé. Beaucoup. C'est un livre complet : haletant, plein d'émotion, bien ficelé... Et moi qui ne connaissais rien au milieu hippique, j'ai appris plein de choses, sans pour autant que je trouve cela ennuyeux. Bien au contraire !
Bref, c'est du costaud. Un très bon, non excellent, moment de lecture. Ca faisait une éternité que je ne m'étais pas enfilé trois cent et quelque pages en deux jours !
Continue comme ça,
Manu   
 

 

Quatrième livre de Marie-Olivier Ziglioli, mais de loin son meilleur

ouvrage après "Mensonge et abandon".

Marie-olivier Ziglioli nous fait vibrer sur les hippodromes,

participer pleinement aux courses, avec une force à laquelle

je ne m'attendais pas, que je ne soupçonnais pas...

Dans ce thriller sur fond équestre, elle nous conduit à la recherche

de la vérité sur les amours de la mère d'Eva ; sur qui est vraiment cette jeune femme jockey. Une histoire poignante qui montre les aspects moins glamour de la vie des grands sportifs, faite d'abnégation et de rigueur, une vie où seule la passion est susceptible de conduire à la victoire.

Ce livre nous fait partager la vie d'un monde inconnu du grand public, les haras qui forment des chevaux de course. C'est un monde dur où l'amour et la complicité avec le cheval sont indispensables à la réussite ; un monde où l'on sait ce qu'aimer veut dire ; mais aussi un univers où l'on se cherche, où l'on aime et où l'on endure ; l'amour est une forme de souffrance qu'il faut apprendre à domestiquer, Eva de Baude s'y démènera pour son plus difficile défit, le combat de son cœur.

Jérôme Cayla

 

 

Je me suis laissée embarquer à la suite d'Eva, au sein des pelotons mais aussi dans ses douleurs et ses joies, avec un bonheur d'enfant.

J'ai appris beaucoup de choses. L'idée que je me faisais du monde des courses c'était surtout les paillettes et les chapeaux du prix de diane, j'étais loin d'imaginer que cela pouvait être une réalité si difficile au quotidien.

Merci de m'avoir offert deux soirées de lecture intense. J'ai dévoré votre livre.

J'en redemande...

Mireille

 

 

Le plaisir de lire fut réel. Quelle connaissance du cheval et du milieu hippique ! Félicitations.

Gaël

 

 

On sent la passion derrière chaque phrase, chaque dialogue. C'est un bonheur de vous lire. Merci.

Marie-Louise

 

 

JE SUIS PRESQUE A LA FIN DU LIVRE ET HONNETEMENT C EST UN REGAL IL EST ENVOUTANT CE LIVRE J AI ADORE

ARNAUD  (ex-jockey)

 

 

C'est trop bien écrit, on entre trop dans l'histoire, et en plus il y a plein de références à des événements réels. J'ai adoré.

Constance, 13 ans

 

 



LA PRESSE EN PARLE :

 

CHEVAL MAGAZINE
"La rage de vaincre"
Décembre 2009


page 24 :
A LIRE, A VOIR
"La période de Noël approche et le casse-tête des cadeaux commence !
Notre sélection de livres pour petits et grands devrait vous aider dans votre quête.
Les amoureux des chevaux, des belles images et des mots seront comblés."




 

LUSOJORNAL
article de Clara Teixeira
"La rage de vaincre"
14 octobre 2009


 
PARIS-TURF
page 3
Dimanche 4 octobre 2009
"La rage de vaincre"
Article de Christophe Ugnon
LE JOUR DE L'ARC DE TRIOMPHE !


 

JOUR DE GALOP
page 30
Samedi 3 octobre 2009
"La rage de vaincre"
LA VEILLE DE L'ARC DE TRIOMPHE !




 

 

 

 








 

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11 février 2008 1 11 /02 /février /2008 07:11


Trilogie : 1er opus



 

Survivre lorsqu’on a l’impression de ne plus avoir de but...

Tout quitter pour commencer une nouvelle vie ?


C’est justement parce qu’elle se refuse à répondre que Maud Fontaine, jeune avocate versaillaise, décide de prendre la fuite. Une fuite qui va l’entraîner vers un changement de vie radical, et qui la mènera, malgré elle, à être impliquée dans une enquête policière, entre la Côte d’Azur et l’Ile de Beauté. Observatrice, actrice de ce piège, elle comprend que chaque détail devient essentiel.


Réussira-t-elle pour autant à renouer avec elle-même, à retrouver ses proches et son passé ?


Après un essai et un roman autobiographique, Marie Olivier-Ziglioli nous mène avec aisance, sur les chemins escarpés et sauvages du maquis corse. Grâce à sa plume sensible, l’auteur mélange tous les ingrédients du thriller romanesque.


Ce récit haletant, plein de retenue, de pudeur et d’émotion, nous emporte jusqu’à la dernière page avec un plaisir inépuisable.




Où trouver le livre ?

Depuis le dépôt de bilan de l'éditrice, uniquement auprès de l'auteur.

Contact : ziglioli@hotmail.fr

 

 


Commentaires de mes premiers lecteurs :

J'ai passé de très agréables moments à Nice et en Corse, les personnages sont attachants, je me suis fait avoir par l'un d'entre eux... La trame policière est simple mais laisse la place aux personnages très bien cernés, comme un peintre tu as bien su les reproduire... J'ai aussi pensé à "ensemble c'est tout" ces personnages malmenés par la vie qui n'auraient pas dû se rencontrer... On sent bien aussi les ambiances, la rencontre du vieux berger, de la mémé, contribuent à donner de l'humanité à ton roman.
Je suis vraiment rentrée à fond dans ce livre, ce qui n'est pas toujours le cas avec tous les livres.
J'attends le prochain... avec impatience...
Béatrice


Je viens de terminer ton roman, Marie... comme j'aurais aimé qu'il y ait une suite ! Tes personnages sont super attachants, la description des lieux est précise, on s'y croirait (d'ailleurs j'avais envie d'être à Moriani !). Je me suis laissée transporter par tes écrits, ce qui n'est pas souvent le cas... Merci pour cette jolie aventure.
Guylaine


De Marie Olivier-Ziglioli, j’ai lu "Mensonge et abandon", un roman autobiographique bouleversant, et j’ai aimé.
Quand on sait que ce genre littéraire à tendance à royalement me gonfler (euphémisme breton), c’est un véritable exploit. Mais c’est surtout que Marie a du talent.
D’ailleurs, je suis actuellement dans le polar qu’elle vient de faire paraître, "La fuite", et là le doute n’est plus permis : le talent est bien là.
Cyrille Audebert


J'ai eu l'impression de lire du Gavalda, quel immense bonheur d'avoir partagé la vie de Maud, j'en redemande...
Y aura-t-il une suite ?
Michelle

 

 

J'ai reçu le roman la semaine dernière et dès que j'en ai eu commencé la lecture, j'ai été accrochée par les mots de cette auteure que je connaissais absolument pas.

Le récit est souvent présenté comme policier mais à mon sens, l'intérêt est ailleurs...  Nous y suivons les pas douloureux de Maud qui a perdu tout sens à sa vie lors du décès de sa petite fille âgée de deux ans.  Alors, elle fuit et se retrouve là où sa voiture l'a conduite : à Nice.  Elle y trouve un emploi de serveuse et s'y installe, ne donnant nulle nouvelle à sa famille car la souffrance est trop forte et les siens lui rappellent trop la douloureuse absence.  C'est là que, par hasard, elle sera le témoin de faits singuliers qu'elle analysera à la lueur de son expérience d'avocate.  Après Nice, la Corse, avec ses magnifiques paysages et ses habitants fiers et à la fois chaleureux, lui tend les bras.  Maud s'y perdra-t-elle ?

Un émouvant roman qui dépeint admirablement bien la détresse de cette maman qui essaie de se reconstruire...

Paikanne

 

 



UN EXTRAIT :

Maud marchait sur la Promenade des Anglais. Elle avait des courbatures partout, le métier de serveuse n’était pas de tout repos ! Autour d’elle, des coureurs à pied et à rollers, des cyclistes, des personnes qui sortaient leur chien, trois personnes se baignaient aussi ! Elle vit un motard la dépasser en la fixant, s’arrêter cinquante mètres plus loin, poser son engin, enlever son casque… Elle continua, le motard la suivit des yeux.

 

Une demi-heure plus tard, lorsqu’elle revint en sens inverse, le motard était toujours là, assis sur le muret qui séparait le trottoir de la plage. Alors qu’elle arrivait à sa hauteur, il se pencha pour lacer une de ses chaussures. Son blouson laissa alors entrevoir la cross d’un revolver glissé à l’intérieur de sa ceinture. Maud regarda autour d’elle, ne vit rien de particulier… C’était peut-être le garde du corps d’une vedette de cinéma. Elle regarda à nouveau de tous les côtés, espérant voir une star, et pouvoir faire bisquer Sylvie… Mais elle ne reconnut personne.


Finalement indifférente, elle continua son footing. S’arrêta devant l’Office de Tourisme qui était en train d’ouvrir, entra dans le hall, et s’adressa directement à l’accueil. une charmante hôtesse leva la tête vers elle, nterrogative.

 

—  Bonjour, Mademoiselle. Est-ce que vous pouvez me donner l’origine de la Promenade des Anglais ?

—  Bonjour, Madame. Oui, bien sûr. En 1820, suite à un hiver très rigoureux, la mendicité a augmenté sur la Côte. Le Révérend Lewis Way et sa femme collectèrent des fonds permettant d’employer des chômeurs. Ils leur firent établir un chemin large de deux mètres le long de la mer. Ce « camin dei Anglés » en langue niçoise, est par la suite devenu Promenade des Anglais, qu’on appelle maintenant Prom’…

  Son nom est dédié à l’aristocratie anglaise qui a fourni les fonds au Révérend ?

—  Exactement !

  Merci.

  Vous venez d’arriver à Nice ?

  Oui.

  Voulez-vous un plan de la ville ?

  Non, je vous remercie. J’aime me perdre dans une ville inconnue…

 

L’hôtesse lui sourit.

 

— Il y a des musées, dans la région ? demanda Maud.

— Oui, plusieurs. Le plus proche est le musée Renoir, à Cagnes sur Mer.

— Merci.

 

Maud quitta l’accueil et se dirigea vers la sortie.

 

« La Prom’ m’appartient un peu… » se dit-elle en poussant la porte vitrée.


Puis elle se ravisa, revint sur ses pas et alla prendre des prospectus sur un présentoir. Pendant qu’elle les consultait sur place, une jeune femme s’approcha avec une fillette. La jeune femme offrit un liflet recouvert de dauphins à la petite.

 

—  Me’ci maman… dit la fillette.

 

Ces simples mots furent comme un coup de poignard dans la poitrine de Maud. Elle se plia en deux sous l’effet de la douleur, son cœur était prêt à exploser. Elle quitta aussitôt les lieux en courant, abandonnant les prospectus, pour s’éloigner au plus vite, pour ne plus les voir, pour cacher sa peine.


Un motard la doubla en la regardant, mais elle ne put pas le voir à travers les larmes qui brouillaient sa vue.


Lorsqu’elle s’arrêta, longtemps après, sur un banc public, pour reprendre son souffle, il vint près d’elle. Elle reconnut l’homme au pistolet de la Promenade.

 

—  Bonjour Maître ! Je peux m’asseoir ? demanda-t-il.

 

Maud le regarda, se demandant si elle avait bien entendu. D’un geste, elle balaya les larmes qui inondaient ses joues, se poussa sur un côté du banc.Il s’assit alors, lui montra une carte tricolore.

 

—  Lieutenant Morgan du GAFI, j’ai quelques questions à vous poser… à moins que vous préfériez être convoquée en bonne et due forme à mon bureau ?

—  Je vous écoute…

—  Que faites-vous au Bouton d’Or, Maître Fontaine ?

—  Je suis serveuse.

  Vous êtes serveuse ! répéta-t-il bêtement.

 

Maud, à qui le ton déplaisait profondément, attaqua aussitôt :

 

—  En quoi ma vie privée peut-elle intéresser la brigade financière ?

—  Le Groupement d’Action Financière Interna…

—  Je me fous du nom, répondez à ma question je vous prie.

 

Le lieutenant fut surpris par le ton autoritaire de Maud.

 

—  Tout doux, tout doux… Je n’ai pas à vous révéler l’objet de mon enquête ! N’inversez pas les rôles, les questions c’est moi qui les pose. alors ?

 

Lorsque Maud lui fit face, prête à défendre son secret, il enchaîna :

 

—  Je vais vous rafraîchir la mémoire : « Je jure, comme avocate, d’exercer mes fonctions avec dignité, conscience, indépendance, probité et humanité. » C’est ce que vous avez dit en prêtant serment, je me trompe ? alors à moins que vous ayez viré de bord depuis… vous êtes du côté de la justice, et donc de la police…

 

Maud serra les dents. Le lieutenant continua, avec plus de douceur, pour tenter de la convaincre de coopérer.

 

—  Ecoutez, je ne cherche pas à vous créer des problèmes, je veux juste comprendre pourquoi une avocate promise à un brillant avenir devient serveuse au milieu de mon enquête…

 

Maud savait qu’elle n’avait pas le choix, il avait les moyens de la faire parler. alors elle murmura :

 

—  Je noie un chagrin.

  Dans l’alcool ?

—  Dans le travail !

 

Il marqua un temps, puis demanda, soupçonneux :

 

—  C’est tout ? Vous êtes sûre ?

—  Oui. Je jure que c’est la vérité…

—  Toute la vérité, je connais !

 

Il se tut. Elle prit les devants.

 

—  Vous enquêtez sur mes patrons ?

—  Secret professionnel. Si vous voyez quelque chose de suspect à la brasserie, je vous donne un numéro où vous pouvez me joindre…

—  Je ne suis pas une balance. Ne comptez pas sur moi.

 

Silence. Il la jaugea un instant.

 

—  Et si vos patrons apprenaient votre secret ?

—  C’est du chantage ! dit-elle en haussant les épaules.

—  Appelez ça comme vous voudrez. Moi je dirais plutôt que c’est un échange de services entre honnêtes citoyens épris de justice…

 

Elle ne répondit pas de suite, réfléchit encore.

 

 

...

 


 

 



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10 février 2008 7 10 /02 /février /2008 10:05

"La terre ne nous appartient pas,

nous l'empruntons à nos enfants."

Antoine de St Exupéry






Roman autobiographique :
l'auteur invite le lecteur à voyager à travers les turbulences de son enfance,
à une époque où aller à l'école chaque jour n'était pas une évidence !



QUATRIEME DE COUVERTURE :

Isabel est née au Portugal en 1960 « de père inconnu ». Elle vit pourtant une petite enfance heureuse, près de ce père dont elle se sent si proche ! À l’âge de quatre ans, la maladie puis la mort de son père, vont faire basculer sa vie dans la misère, la tristesse, la solitude. Un an plus tard, sa mère est contrainte à l’exil pour survivre, et la confie à des familles qu’elle ne connaît pas.
Isabel grandira tant bien que mal, dans l’expectative de jours meilleurs auxquels elle croit de toutes ses forces.
Elle nous offre pudiquement sa vision d’un monde rural dans un pays gouverné par un dictateur, elle nous confie ses espoirs, son attente, avec une fraîcheur infinie.



Les lecteurs en parlent
:



l'avis de Marie-Laure :

- Intéressant : oui, j'ai appris des choses sur le Peuple Portugais de cette
époque, l'ampleur de l'émigration, le mode de vie rural de cette période par
rapport à la France.
- Agréable à lire : oui. Le rythme soutenu de l'écriture (pas de longueurs)
contre balance le sentiment d'angoisse, de tristesse que l'on ressent pour
Isabel. Et les touches d'humour font baisser la pression. Indispensable.
- Emouvant : oui, envie de réconforter, aider, tendre la main à Isabel. Le
sentiment d'abandon doublé d'une histoire de famille pas simple, c'est ce
nuage noir provoquant angoisse, tristesse, mélancolie que l'on sent planer
au-dessus d'elle...



l'avis de Bernadette
 :

 

Je suis interloquée par ton histoire, je devrais dire votre histoire, car toute ta famille est concernée. Je n'imaginais pas du tout ce que pouvaient vivre les personnes comme ta mère, et ce que cela pouvait signifier pour eux de sacrifices en terme de vie de famille ou même vie personnelle.

Je suis également admirative de ton parcours, bien peu de français d'origine sont capables d'écrire aussi bien que toi.

Une fois de plus félicitations, ton livre est attachant.

 

 

l'avis de Marie-Odile :

Je viens de finir votre livre et je dois dire que j'ai été véritablement stupéfaite par votre enfance.
J'ai 2 ans de moins que vous et des parents agriculteurs, mais je n'aurais pas imaginé un tel décalage de nos enfances respectives. Au travers de votre ouvrage je viens de découvrir ce qu'avait été la dictature au Portugal et toute la misère qu'elle engendrait.
Félicitations pour l'écriture



l'avis de Anne Jacquemin :

Livre tendre, réaliste et pudique. Je le recommande.



l'avis de Francine Terrien :

Le premier mot qui me vient à l'esprit après avoir lu ton livre est sobriété. Ton récit est humain sans tomber dans le mélodrame, touchant sans forcer à tout prix la pitié, explicite sans détails inutiles. Tu as raconté les souvenirs d'une petite fille qui n'a vécu que dans l'espoir de retrouver sa maman.

Je me suis sentie malheureuse avec Isabel (toi) lorsque son père est mort, ai détesté Rute, aimé Paulo, sentie seule au monde (mais pas toujours triste de cet état) avec elle dans son champ avec ses cochons, heureuse enfin quand sa maman venait la voir. J'ai découvert le monde rural du Portugal de ton enfance qui était un monde dans notre monde. (Il y a 40 ans, ça n'était pas aussi "décalé" dans nos campagnes québécoises, notamment pour l'électricité et l'eau courante). On se serait cru plutôt en 1869 qu'en 1969. Génial ton clin d'oeil à Neil Armstrong marchant sur la Lune au même moment. Et la fin à Versailles, avec ton émerveillement devant tout, gens, culture, nourriture, m'a donné des frissons. Bref, j'ai beaucoup aimé ton livre.



l'avis de Cyrille Audebert :

De Marie Olivier-Ziglioli, j’ai lu "Mensonge et abandon", un roman autobiographique bouleversant, et j’ai aimé.
Quand on sait que ce genre littéraire à tendance à royalement me gonfler (euphémisme breton), c’est un véritable exploit. Mais c’est surtout que Marie a du talent.
D’ailleurs, je suis actuellement dans le polar qu’elle vient de faire paraître, "La fuite", et là le doute n’est plus permis : le talent est bien là.





Où se procurer le livre ?  

ISBN 978-2-916685-30-4                  Tarif : 15 €        
Première édition épuisée.

Deuxième édition : octobre 2010
(disponible uniquement auprès de l'auteur : ziglioli@hotmail.fr)

 



Un extrait choisi (page 125) :

Je suis en classe, debout sur l’estrade, avec six autres camarades, près du tableau. La maîtresse nous interroge sur la leçon d’histoire de la veille.
— Quelles sont les couleurs de notre drapeau ?
— Rouge et vert, avec une sphère en or ! récite une élève.
— Que représente-t-elle ?
— Elle symbolise les grandes découvertes du XVIème siècle, et les plaies du Christ.
La maîtresse passe à un autre élève.
— Notre hymne national ?
— La portugaise.
— Notre devise ?
— Le bien de la nation.
— Le nom antique de notre pays ?
— La Lusitanie.
Arrive mon tour.
— Le nom de nos colonies actuelles ?
— Mozambique, Guinée, Angola… Madère, les Açores…
Je cherche dans mes souvenirs. Puis baisse tristement les yeux.
— C’est tout ? questionne la maîtresse.
— Le Brésil !
La maîtresse va prendre une règle sur son bureau.
— J’ai dit, actuelles ! Le Brésil n’est plus une colonie portugaise depuis 1822… Tu n’as donc pas appris ta leçon d’hier. Tends tes mains en avant, face vers le sol !
La règle s’abat avec force à plusieurs reprises sur le dos de mes mains. J’entends quelques ricanements parmi mes camarades.
— Tu devrais être fière d’apprendre l’histoire de ton pays ! Tu ne viens déjà pas souvent, alors si en plus tu n’étudies pas, tu n’auras pas ton certificat ! me crie la maîtresse avec colère.
Je ne dis rien, serre les dents et garde le regard baissé. La maîtresse continue d’interroger les autres élèves.

Lorsque nous redescendons de l’école, en fin d’après-midi, Suzi vient me prendre par la main, pour me consoler. Sa sollicitude libère mes larmes. Je n’arrive plus à contenir la honte éprouvée devant toute la classe.
— C’était pas ta faute, t'étais absente hier… dit Suzi.
— J’aurais dû apprendre la leçon.
— Mais tu savais pas !
— La prochaine fois, je saurai. À partir de maintenant, quand je serai absente, je viendrai te voir le soir, et tu me diras ce qu’ils ont étudié dans la journée, d’accord ?
— Et si je sais pas ? s’inquiète Suzi.
— Tu sauras !
— Bon…

Le soir, j’étudie à la lumière d’une bougie, et récite plusieurs fois la leçon d’histoire. J’oublie le nom d’une colonie à chaque fois, alors je décide de les écrire par ordre alphabétique, pour mieux les retenir.
— Açores, Angola, Cabinda, Daman et Diu, Goa, Guinée, Macao, Madère, Mozambique, Sao Tomé et Principe, Timor oriental…
Pendant que je répète à haute voix plusieurs fois, Rute prépare le dîner, dans les pots noirs posés sur les braises de la cheminée.
— Dépêche-toi un peu, on n’a pas assez d’eau dans les cruches ! dit Rute.
Je lève la tête de mon cahier.
— Je dois y aller maintenant ?
— Tu veux aller où ? demande Paulo qui entre des champs à ce moment-là.
— Elle doit remplir les cruches à la fontaine ! annonce Rute.
— T’as fini tes devoirs ? me demande Paulo.
— Non, quand je saurai le nom de toutes nos colonies, il me restera deux exercices de mathématiques…
— Je viens t’aider.
Il s’assoit à côté de moi, tout en disant à sa mère :
— Laissez-la étudier d’abord. Cette année, elle passe son certificat, et je veux qu’elle l’obtienne !
Puis il me fait un clin d’œil et me murmure à l’oreille :
— Je t’aiderai tout à l’heure pour l’eau… comme ça, tu pourras aller jouer sur la place après…
Je souris, heureuse qu'il prenne ma défense face à sa mère.
— Vas-y, récite-moi les colonies.
— Açores, Angola, Cabinda, Daman et Diu, Goa, Guinée, Macao, Madère, Mozambique, Sao Tomé et Principe, Timor oriental.
— Et le Brésil ?
— Non, surtout pas ! Depuis 1822…
— Je sais ! Je voulais juste vérifier tes connaissances, me dit Paulo en riant.


 





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26 décembre 2007 3 26 /12 /décembre /2007 17:31



Première édition : Paulo Ramand Editions, octobre 2006

Deuxième édition : Editions Volpilière, mars 2009

Troisième édition : Editions Volpilière, décembre 2009

Quatrième édition : Editions Volpilière, septembre 2010


Couverture-La-bestiole-121109.jpg

 

 

Illustration de Tony Buller : La route blanche

 


Pour info:

  • 1er combat mené en 2005-2006 : chirurgie + radiothérapie
  • 2e combat mené en 2009-2010 : chirurgie + chimiothérapie + radiothérapie + Grrrhhhh !

 

 


Témoignage sur le cancer du sein :

 
 
Lorsqu’on vous décèle une lésion, la terre se dérobe sous vos pieds. Vous tombez dans un abîme, une fatigue immense vous écrase au fond, vous empêchant de remonter à la surface.

 

La peur s'installe. La peur de l’inconnu, mais aussi la peur des conséquences de l’inconnu. 
Comment et où trouver la force de rester debout pour continuer la lutte ? 
 
Pour y parvenir, j’ai choisi de prendre du recul par rapports aux événements, de m'évader en pensée, pour mieux délirer. J'ai parcouru un chemin infini, dans mes souvenirs, dans ma vie, dans mes rêves.
 
J'aimerais partager ces moments avec vous.



Où trouver le livre ?

Depuis le dépôt de bilan de l'éditrice, uniquement auprès de l'auteur.

Contact : ziglioli@hotmail.fr


 

 

 


Ce sont mes lecteurs qui en parlent le mieux :

 

  

Je ne pensais pas pouvoir rire d'un tel sujet ! Etonnant, bien écrit, facile à lire, drôle et émouvant, bravo ! Je serai désormais votre fidèle lecteur.

Cyril

 

J'ai dévoré votre manuscrit en deux jours avec un plaisir réel, j'ai éprouvé de l'émotion mais aussi je me suis amusée de vos commentaires, de vos pensées si drôles parfois, tellement justes! Vous avez du talent et un grand sens de l'humour ; la lecture ne fut jamais ennuyeuse. 

Evelyne


Bravo pour ce témoignage remarquable de justesse, de simplicité et d'émotion. Un livre absolument essentiel à lire et à faire lire autour de nous. On émeut, on rit car l'humour et la dérision désamorcent la gravité du sujet.
Jean François

Bravo pour votre courage et votre volonté, que vous avez su nous transmettre ! 

Laurène    


Ah ben, voilà ! Je viens de finir "La bestiole", lu dans la journée (j'ai mal au dos, je ne suis pas allé bosser (même pas honte. Interim, j'suis pas payé, alors... motus, j'assume.))
Mon impression ? Ah ah ! J'en connais une qui tremble (au moins à la première lecture de ce comm... gnyark gnyark gnyark !).
Excellent moment de lecture. Humour particulier, sympa, histoire racontée sans longueur, hyper-activité maitrisée, tout bien, quoi. J'aurais pu faire un tableau croisé mais ... non, ça le fait pas. Une liste planquée dans mon coffret à bijoux... Je suis un mec, je n'ai que ceux de famille et franchement, une liste punaisée à cet endroit-là, j'hésite.
Voilà. Je recommande ce livre à tous ceux qui ne connaissent rien au parcours oncologique (ça se dit ?) (et quand je dis "ceux", c'est parce que la grammaire s'est faite sans Marie, encore au Portugal, à cette époque... ça concerne donc les femmes aussi...)
Bisous et encore merci pour ce bon moment de lecture.

Alain Galindo
 

A la fois émouvante et drôle, votre histoire nous apprend un autre regard sur la vie.
Linda

 
... de nombreuses lectrices vivant ce même combat disent que la lecture de ce livre leur a fait du bien et estiment qu'il devrait être remboursé par la Sécu !

 

 

 

 

  "Essentiel Santé Magazine" de Mars 2010
« Je travaille à mi-temps, et j’écris »

« La bestiole, comme je l’appelle, a changé ma vie. J’ai dû déposer le bilan de mon entreprise, explique Marie, 49 ans. Je n’aurais pas pu continuer à mener une vie aussi stressante.

Depuis quelques mois, je suis auxiliaire de vie scolaire à mi-temps. Je reprends en douceur et cela me laisse du temps pour écrire.

Pour prendre du recul avec la maladie, j’avais commencé un journal.

Aujourd’hui, mon quatrième livre vient d’être publié. »

Marie Ziglioli
Crédit photo : Patrick Gaillardin.



 

 

Extraits :

 

Vendredi 2 décembre     (2005)


J’ai rendez-vous à 9 h, pour une mammographie, au centre de radiologie de mon quartier. Je vais encore avoir mal pour rien, comme d’habitude…

J’ai toujours trouvé cet examen douloureux, d’ailleurs il y a deux ans j’ai oublié volontairement que j’avais une ordonnance, je me suis dit qu’à 44 ans c’était trop tôt pour avoir un cancer !

La maladie, je ne connais pas. Si j’ai mal à la tête, je prends de l’aspirine. Si je suis fatiguée, je dors davantage. Quand on me parle de médecins, de maladies, de médicaments, je ne retiens jamais le nom des uns ni des autres, un peu comme si j’étais allergique à tout ça. Il faut dire que j’ai perdu mon père à l’âge de 4 ans, et ma mère à l’âge de 18 ans, tous deux morts de cancers… J’ignore quels cancers, je n’ai pas retenu. Pour ma mère, c’était lié à son ventre, alors je dis colon, foie, ou pancréas, le premier qui me vient à l’esprit… J’ai dû dire colon à ma gynéco de Lyon car elle me prescrit une mammographie tous les deux ans.

Donc je vais à mon rendez-vous.


En m’installant dans la salle d’attente, je souris à l’affiche qui parle de l’ostéoporose. La comédienne qui est en photo est un visage ami. J’ai travaillé durant deux ans sur le tournage d’une série où elle avait le rôle principal. Cela me fait très plaisir de la revoir. Si Manoëlle est là, dans cette salle d’attente, avec moi, c’est forcément bon signe…


Comme prévu, l’examen est assez douloureux car mes seins sont petits –quand je suis debout– et j’ai toujours du mal à les étaler entre les planches…

Verdict : Rien d’anormal.


Je le savais, je ne me sens pas malade du tout. Je suis en pleine forme. En plus, ma vie est belle, je nage dans le bonheur. J’ai un mari que j’aime et qui m’aime, enfin je crois -mais je ne mettrai pas ma main au feu pour éviter l’éventuelle brûlure-, deux grandes filles, je viens de démarrer une entreprise, bref tout va bien.

Puisque sur l’ordonnance, il y a écrit mammographie ET échographie, le radiologue me dit de passer dans la salle d’à côté, pour l’échographie.


Pendant l’examen, il appelle une collègue. Il a un doute, voit quelque chose de sombre. J’en profite pour regarder l’écran, je ne vois que du sombre. Mais je n’y comprends rien, je ne suis pas spécialiste. Donc j’attends, les seins à l’air. Bon, honnêtement, tout est relatif : je suis allongée, donc mes seins ont disparu dans mes côtes, on voit juste la pointe, dressée. Normal il fait froid dans cette pièce.


La collègue arrive, et ils recommencent : mieux étaler le gel, essuyer, rajouter du gel, plus à droite, moins à gauche, régler la machine, recommencer… Ils parlent d’horaire, trois heures et quart, ou trois heures vingt…

Bon ça va, s’il y a quelque chose, qu’ils le disent, on ne va pas y passer la journée non plus, j’ai un rendez-vous important, je ne peux pas rester là jusqu’à trois heures !


Le pire c’est de ne pas savoir. Ça commence à être long. Ils disent des mots qu’ils sont seuls à comprendre, comme s’ils avaient un dico différent du mien.

Je suis là, cobaye, ce n’est pas ce que je préfère.

Je décide de redevenir acteur de ma vie : « j’ai quoi » ?

Là, ils sont surpris, ils m’avaient oubliée… C’est confus la réponse ! En fait ils ne sont pas

sûrs, c’est peut-être rien, il faut faire une analyse de cellules pour en savoir plus.


Bon, je ne suis pas spécialiste, certes, mais je ne suis pas née d’hier. Mes deux parents sont morts de cancers, j’ai un cancer, c’est évident !

Sur le coup, cela ne me fait rien, l’important c’est de savoir.


Je me rhabille, tout en essayant d’entrer en contact avec mon moi intérieur, celui que je n’ai jamais écouté, mon corps… Et là je sens une fatigue m’envahir, grave la fatigue ! Comme si 46 ans de fatigue me tombaient dessus en même temps ! Je suis écrasée de fatigue, littéralement.

Je sors de la pièce, j’ai du mal à marcher. Je me traîne jusqu’au secrétariat pour avoir le rendez-vous suivant, pour la ponction de cellules.


Je sens mes joues humides. Je pleure ! Bon sang, je ne vais pas me mettre à pleurer devant tout le monde quand même. Je serai ridicule... Surtout que c’est peut-être rien. Mais voilà, mes larmes continuent, rien à faire, elles ne veulent pas s’arrêter. C’est idiot, tout mon maquillage va couler, je vais être moche, et j’ai un rendez-vous professionnel important à 11 heures avec un chef-cuisinier étoilé... Ce n’est vraiment pas le moment de me transformer en fontaine.


Le rendez-vous pour le prélèvement des cellules est pris pour le lundi 5. Je décide de rentrer chez moi, histoire de me calmer un peu. Il me reste une heure avant mon rendez-vous professionnel, je vais essayer d’améliorer l’état des joues et des yeux…


Quand même, cette histoire de tâche au sein, ça m’énerve. Je pensais que si je devais avoir un cancer ce serait au poumon… J’ai fumé pendant 20 ans. D’ailleurs j’ai arrêté il y a deux ans, pour éviter le cancer. Prudente. Je vais peut-être recommencer à fumer, si c’est le sein !

Parce que ça va limiter les risques du poumon, si j’ai déjà le sein.


Avoir un cancer du sein alors que je n’ai pas de seins, il faut le faire, aussi ! J’ai toujours été plate. Attention, cela ne me gêne pas d’être plate, au contraire, j’ai toujours fait des économies de soutifs. D’ailleurs j’ai toujours plaisanté autant que mes frères et sœur concernant l’absence de mes seins, c’est vous dire que ça ne me gêne pas. Je suis la seule dans la famille à ne pas en avoir, mais j’aime bien être différente….

J’en ai juste eu pour allaiter mes filles. Quand j’allaitais ma fille aînée, j’avais des seins énormes, je me cognais à chaque fois que je passais une porte, et je me cognais même avec mes bras. Comme s’ils avaient du mal à en faire le tour par manque d’habitude !

Quand je pense à tous ces soutifs que j’ai dû acheter tout au long de ma grossesse, un vrai budget !

Quand j’y pense… J’étais moche ! Vraiment moche. Mon mari aimait bien, cela le faisait rire. Il devait avoir l’impression de me tromper, avec moi.

 


Lundi 5 décembre


Je suis de nouveau allongée, la collègue toubib me refait une échographie, histoire de
vérifier s’ils n’étaient pas complètement ivres la fois précédente…

Non, c’est bien à trois heures et quart !


Je suis ravie de l’apprendre, mais c’est quoi cet horaire ? Alors elle m’explique. Mon sein droit, c’est une horloge, en haut c’est midi, en bas c’est six heures, à droite côté intérieur c’est trois heures et quart, la cellule qu’elle doit extraire se trouve là.

 

Elle a de l’imagination la toubib ! Ça me fait rire. Et mon rire la rassure. Elle est gentille, elle est très embêtée car elle va sûrement me faire mal, alors elle décide de me faire une petite anesthésie locale, pour que l’extraction de cellules soit moins douloureuse. Car l’embêtant, c’est qu’il n’y a pas trop de place entre mes côtes et mon téton. Ben non, c’est vrai, il n’y a pas de place… Et si je me mets debout ?

Non, non, il faut rester couchée.

Bon, tant pis pour elle !

 

...

 

 

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