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10 février 2008 7 10 /02 /février /2008 10:05

"La terre ne nous appartient pas,

nous l'empruntons à nos enfants."

Antoine de St Exupéry






Roman autobiographique :
l'auteur invite le lecteur à voyager à travers les turbulences de son enfance,
à une époque où aller à l'école chaque jour n'était pas une évidence !



QUATRIEME DE COUVERTURE :

Isabel est née au Portugal en 1960 « de père inconnu ». Elle vit pourtant une petite enfance heureuse, près de ce père dont elle se sent si proche ! À l’âge de quatre ans, la maladie puis la mort de son père, vont faire basculer sa vie dans la misère, la tristesse, la solitude. Un an plus tard, sa mère est contrainte à l’exil pour survivre, et la confie à des familles qu’elle ne connaît pas.
Isabel grandira tant bien que mal, dans l’expectative de jours meilleurs auxquels elle croit de toutes ses forces.
Elle nous offre pudiquement sa vision d’un monde rural dans un pays gouverné par un dictateur, elle nous confie ses espoirs, son attente, avec une fraîcheur infinie.



Les lecteurs en parlent
:



l'avis de Marie-Laure :

- Intéressant : oui, j'ai appris des choses sur le Peuple Portugais de cette
époque, l'ampleur de l'émigration, le mode de vie rural de cette période par
rapport à la France.
- Agréable à lire : oui. Le rythme soutenu de l'écriture (pas de longueurs)
contre balance le sentiment d'angoisse, de tristesse que l'on ressent pour
Isabel. Et les touches d'humour font baisser la pression. Indispensable.
- Emouvant : oui, envie de réconforter, aider, tendre la main à Isabel. Le
sentiment d'abandon doublé d'une histoire de famille pas simple, c'est ce
nuage noir provoquant angoisse, tristesse, mélancolie que l'on sent planer
au-dessus d'elle...



l'avis de Bernadette
 :

 

Je suis interloquée par ton histoire, je devrais dire votre histoire, car toute ta famille est concernée. Je n'imaginais pas du tout ce que pouvaient vivre les personnes comme ta mère, et ce que cela pouvait signifier pour eux de sacrifices en terme de vie de famille ou même vie personnelle.

Je suis également admirative de ton parcours, bien peu de français d'origine sont capables d'écrire aussi bien que toi.

Une fois de plus félicitations, ton livre est attachant.

 

 

l'avis de Marie-Odile :

Je viens de finir votre livre et je dois dire que j'ai été véritablement stupéfaite par votre enfance.
J'ai 2 ans de moins que vous et des parents agriculteurs, mais je n'aurais pas imaginé un tel décalage de nos enfances respectives. Au travers de votre ouvrage je viens de découvrir ce qu'avait été la dictature au Portugal et toute la misère qu'elle engendrait.
Félicitations pour l'écriture



l'avis de Anne Jacquemin :

Livre tendre, réaliste et pudique. Je le recommande.



l'avis de Francine Terrien :

Le premier mot qui me vient à l'esprit après avoir lu ton livre est sobriété. Ton récit est humain sans tomber dans le mélodrame, touchant sans forcer à tout prix la pitié, explicite sans détails inutiles. Tu as raconté les souvenirs d'une petite fille qui n'a vécu que dans l'espoir de retrouver sa maman.

Je me suis sentie malheureuse avec Isabel (toi) lorsque son père est mort, ai détesté Rute, aimé Paulo, sentie seule au monde (mais pas toujours triste de cet état) avec elle dans son champ avec ses cochons, heureuse enfin quand sa maman venait la voir. J'ai découvert le monde rural du Portugal de ton enfance qui était un monde dans notre monde. (Il y a 40 ans, ça n'était pas aussi "décalé" dans nos campagnes québécoises, notamment pour l'électricité et l'eau courante). On se serait cru plutôt en 1869 qu'en 1969. Génial ton clin d'oeil à Neil Armstrong marchant sur la Lune au même moment. Et la fin à Versailles, avec ton émerveillement devant tout, gens, culture, nourriture, m'a donné des frissons. Bref, j'ai beaucoup aimé ton livre.



l'avis de Cyrille Audebert :

De Marie Olivier-Ziglioli, j’ai lu "Mensonge et abandon", un roman autobiographique bouleversant, et j’ai aimé.
Quand on sait que ce genre littéraire à tendance à royalement me gonfler (euphémisme breton), c’est un véritable exploit. Mais c’est surtout que Marie a du talent.
D’ailleurs, je suis actuellement dans le polar qu’elle vient de faire paraître, "La fuite", et là le doute n’est plus permis : le talent est bien là.





Où se procurer le livre ?  

ISBN 978-2-916685-30-4                  Tarif : 15 €        
Première édition épuisée.

Deuxième édition : octobre 2010
(disponible uniquement auprès de l'auteur : ziglioli@hotmail.fr)

 



Un extrait choisi (page 125) :

Je suis en classe, debout sur l’estrade, avec six autres camarades, près du tableau. La maîtresse nous interroge sur la leçon d’histoire de la veille.
— Quelles sont les couleurs de notre drapeau ?
— Rouge et vert, avec une sphère en or ! récite une élève.
— Que représente-t-elle ?
— Elle symbolise les grandes découvertes du XVIème siècle, et les plaies du Christ.
La maîtresse passe à un autre élève.
— Notre hymne national ?
— La portugaise.
— Notre devise ?
— Le bien de la nation.
— Le nom antique de notre pays ?
— La Lusitanie.
Arrive mon tour.
— Le nom de nos colonies actuelles ?
— Mozambique, Guinée, Angola… Madère, les Açores…
Je cherche dans mes souvenirs. Puis baisse tristement les yeux.
— C’est tout ? questionne la maîtresse.
— Le Brésil !
La maîtresse va prendre une règle sur son bureau.
— J’ai dit, actuelles ! Le Brésil n’est plus une colonie portugaise depuis 1822… Tu n’as donc pas appris ta leçon d’hier. Tends tes mains en avant, face vers le sol !
La règle s’abat avec force à plusieurs reprises sur le dos de mes mains. J’entends quelques ricanements parmi mes camarades.
— Tu devrais être fière d’apprendre l’histoire de ton pays ! Tu ne viens déjà pas souvent, alors si en plus tu n’étudies pas, tu n’auras pas ton certificat ! me crie la maîtresse avec colère.
Je ne dis rien, serre les dents et garde le regard baissé. La maîtresse continue d’interroger les autres élèves.

Lorsque nous redescendons de l’école, en fin d’après-midi, Suzi vient me prendre par la main, pour me consoler. Sa sollicitude libère mes larmes. Je n’arrive plus à contenir la honte éprouvée devant toute la classe.
— C’était pas ta faute, t'étais absente hier… dit Suzi.
— J’aurais dû apprendre la leçon.
— Mais tu savais pas !
— La prochaine fois, je saurai. À partir de maintenant, quand je serai absente, je viendrai te voir le soir, et tu me diras ce qu’ils ont étudié dans la journée, d’accord ?
— Et si je sais pas ? s’inquiète Suzi.
— Tu sauras !
— Bon…

Le soir, j’étudie à la lumière d’une bougie, et récite plusieurs fois la leçon d’histoire. J’oublie le nom d’une colonie à chaque fois, alors je décide de les écrire par ordre alphabétique, pour mieux les retenir.
— Açores, Angola, Cabinda, Daman et Diu, Goa, Guinée, Macao, Madère, Mozambique, Sao Tomé et Principe, Timor oriental…
Pendant que je répète à haute voix plusieurs fois, Rute prépare le dîner, dans les pots noirs posés sur les braises de la cheminée.
— Dépêche-toi un peu, on n’a pas assez d’eau dans les cruches ! dit Rute.
Je lève la tête de mon cahier.
— Je dois y aller maintenant ?
— Tu veux aller où ? demande Paulo qui entre des champs à ce moment-là.
— Elle doit remplir les cruches à la fontaine ! annonce Rute.
— T’as fini tes devoirs ? me demande Paulo.
— Non, quand je saurai le nom de toutes nos colonies, il me restera deux exercices de mathématiques…
— Je viens t’aider.
Il s’assoit à côté de moi, tout en disant à sa mère :
— Laissez-la étudier d’abord. Cette année, elle passe son certificat, et je veux qu’elle l’obtienne !
Puis il me fait un clin d’œil et me murmure à l’oreille :
— Je t’aiderai tout à l’heure pour l’eau… comme ça, tu pourras aller jouer sur la place après…
Je souris, heureuse qu'il prenne ma défense face à sa mère.
— Vas-y, récite-moi les colonies.
— Açores, Angola, Cabinda, Daman et Diu, Goa, Guinée, Macao, Madère, Mozambique, Sao Tomé et Principe, Timor oriental.
— Et le Brésil ?
— Non, surtout pas ! Depuis 1822…
— Je sais ! Je voulais juste vérifier tes connaissances, me dit Paulo en riant.


 





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